Creusé de mains d’hommes, le vieux canal de Beauharnois (1845-1899) donne naissance à la ville de Salaberry-de-Valleyfield, aussitôt qualifiée de « Porte d’entrée du Saint-Laurent ».
Mais cette construction ne se fit pas sans heurts. Le 1er juin 1843 éclate le conflit ouvrier le plus sanglant de l’histoire du Canada.
Les 2 350 ouvriers, maçons, excavateurs – presque tous des immigrants irlandais – travaillant à la construction du canal Beauharnois se mettent en grève pour protester contre leurs conditions de travail inhumaines. Le 12 juin, le gouvernement de l’Union envoie l’infanterie et la cavalerie freiner les grévistes dans leur mouvement d’indignation. Quelque 70 personnes auraient trouvé la mort dans ce conflit historique.
De 1929 à 1932, on s’affaire à construire artificiellement l’actuel canal de Beauharnois entre les lacs Saint-François (Salaberry-de-Valleyfield) et Saint-Louis (Beauharnois), un ouvrage gigantesque d’un kilomètre de largeur et qui s’étend sur 24,5 km de long au cœur des terres agricoles.
Fermé à la navigation puis remblayé en 1907, le vieux canal de Beauharnois cède sa place au canal de Soulanges (1899-1958).
En l’espace de quelques décennies, le canal de Soulanges cesse ses activités en 1959 laissant la place à la Voie maritime du Saint-Laurent.
Le 26 juin 1959: Inauguration de la Voie Maritime du Saint-Laurent par la reine d’Angleterre Élisabeth II, le président américain Dwight D. Eisenhower et le premier ministre canadien John G. Diefenbaker.